Les saints et saintes d'Austrasie

Sainte Gertrude - austrasienne fondatrice de Nivelles, capitale historique de la Principauté d'Austrasie

Née en 626, elle est la fille de Pépin de Landen et d'Itte Idoberge (sainte Itte), et donc la sœur de Begge d'Andenne (sainte Begge) et de Grimoald Ier. Son père, maire du palais de Dagobert Ier roi d'Austrasie, est l'ancêtre de Charles Martel, de Pépin le Bref et de Charlemagne.

Dès son adolescence, elle témoigne d'une disposition d'esprit profondément religieuse qui lui fait refuser les prétendants qui lui sont présentés. À la mort de son père, sa mère Itte, sur le conseil de saint Amand, transforme le château familial en monastère mixte dont elle devient la première abbesse.
L'aristocratie austrasienne tente de s'opposer à la fondation, pour éviter que des domaines importants tombent sous le contrôle de l'église, ou pour éviter que la famille des Pépinides n'augmente son prestige par cette fondation. Pour éviter que Gertrude ne soit enlevée et mariée de force, Itte coupe elle-même la chevelure de sa fille, afin de montrer à tous la détermination de sa fille à renoncer au mariage et à entrer en religion.
Peu après la fondation du monastère, Itte cède sa place à sa fille qui devient abbesse. Gertrude s’implique beaucoup dans la vie religieuse. Elle se lie d’amitié avec les saints moines irlandais, Feuillien et saint Ultan. Animée d'une insatiable soif de savoir, elle recherche une connaissance approfondie des Saintes Écritures : le saint moine Feuillien lui est d'une aide particulière dans cette étude des Écritures. C'est de Gertrude que Saint Feuillien recevra le terrain de Fosses où il s'établira. Reste que Gertrude est surtout reconnue et aimée pour l’aide qu’elle apporte aux plus démunis. Elle élève également sa nièce sainte Vulfetrude et une jeune fille du nom d'Agnès.
Les nombreux jeûnes qu'elle avait pratiqués la diminue physiquement si bien qu'à l'âge de trente ans elle laisse la direction de l'abbaye à sa nièce Vulfetrude qui devient abbesse. Elle meurt trois ans plus tard, le .





Autour de l'abbaye de Nivelles s'est développée une ville devenue importante vers 1220.
L'église Sainte-Gertrude est devenue une collégiale qui anime toujours le cœur de Nivelles. Les reliques de sainte Gertrude y sont conservées dans une châsse.
Lors du Tour Sainte Gertrude, la châsse de la sainte est transportée sur un char en procession dans la ville et à travers champs en suivant un parcours de plusieurs kilomètres correspondant au trajet qu'effectuait l'abbesse pour rendre visite aux malades et aux pauvres. Cette procession annuelle, se déroulant le dimanche suivant la saint Michel, trouve ses origines au XIIIe siècle et atteint son apogée au XVe siècle. Aujourd'hui, elle attire encore de mille à deux mille pèlerins.

Patrimoine de Gertrude et Seconde Guerre mondiale

Le , alors que commence la Seconde Guerre mondiale, le centre-ville est bombardé par l'aviation du Troisième Reich :
  • La flèche gothique de la collégiale Sainte-Gertrude, touchée par une bombe incendiaire, s'effondre en flamme. Dès 1948, des travaux de restauration de la collégiale sont entamés. Exécutés en plusieurs campagnes, ils sont achevés en 1984. À cette occasion, l'édifice retrouve son style entièrement roman, tel qu'il était lorsque l'avant-corps à abside fut construit à la fin du XIIe siècle contre l'église abbatiale (du XIe siècle).
  • La châsse de sainte Gertrude, joyaux de l'art gothique, laissée dans sa cachette que l'on croyait sûre, fond sous l'effet de la chaleur de l'incendie de la collégiale. Les reliques de la sainte pourront heureusement être récupérées. Plutôt que de restaurer la châsse, trop abimée, il fut décidé d'en confier la construction d'une nouvelle à Félix Roulin en 1978. Cette nouvelle châsse, appelée contemporaine, contient des fragments de l'ancienne châsse sur ses parois avant et arrière, et est constituée d'un élément central contenant les reliques et de quatre éléments articulés permettant de lui faire prendre trois formes (horizontale, châsse classique et verticale) suivant les circonstances.
  • Les bâtiments de l'abbaye sont détruits et ne seront pas reconstruits. Seuls ont été épargnés et conservés les cloîtres du XIIIe siècle autour desquels a été construit le nouvel hôtel de ville remplaçant ainsi les murs de l'abbaye qui fermaient l'extérieur des cloîtres (avec, au sud, le mur de la collégiale).



Saint Léger, Evêque d'Autun

Vers 635, Léger est diacre, puis archidiacre du diocèse de Poitiers. Il rejoint l’abbaye de Saint-Maixent, dont il est rapidement élu abbé. S’en jugeant trop indigne, il refuse la charge, mais finit par l’accepter en obéissance à son évêque. En 636, Léger est appelé à la cour par la reine Bathilde, veuve du roi Clovis II, pour prendre en charge l’éducation des enfants royaux et aider à l’administration du pays. Devenu évêque d’Autun, Léger continue à s’occuper des affaires de l’Etat. Il s’oppose au maire du palais Ebroïn, défendant la cause de Théodoric, roi d’Austrasie, et surtout les droits de l’Eglise. Furieux, Ebroïn lui arrache les yeux, puis la langue. Après ces tortures, Léger se repose au monastère de Fécamp, où il recouvre miraculeusement l’usage de la parole. Au concile de Marly-le-Roi, il est réhabilité, mais Ebroïn, dont la haine n’est pas éteinte, le fait condamner à mort en 678. Ebroïn sera par la suite tué par ses propres soldats. Théodoric, délivré du joug d’Ebroïn, demandera pardon pour le meurtre qu’il a laissé faire, et plaidera pour qu’on rende à Léger des honneurs posthumes. Son corps est alors amené solennellement à Poitiers. 


Fêté le 2 octobre.


Martyre de Saint Léger, miniature (vers 1200)

Saint Eloi

Eloi est placé par son père en apprentissage chez un orfèvre de Limoges. Possédant un réel talent pour travailler les métaux, il est embauché à Paris chez un artisan qui reçoit des commandes du palais royal. Le roi Clotaire II, qui a entendu parler des nombreuses qualités d'Eloi, le convoque à la cour pour lui commander un trône d'or, et lui demande finalement de devenir son conseiller. A la mort de Clotaire II en 629, Dagobert son fils devient roi et nomme Eloi ministre de la chancellerie. Détaché des vanités du monde, Eloi passe ses temps libres à soulager les pauvres, à tel point que lorsque des étrangers cherchent à le rencontrer, on leur répond : "Allez en telle rue, et arrêtez-vous à la maison où vous verrez une foule de mendiants : c'est là sa demeure !" Eloi se lie d'une vraie amitié avec le roi Dagobert. Un jour, il lui demande : "Mon prince, je viens vous demander une grâce ; donnez-moi la terre de Solignac, afin que je fasse une échelle par laquelle, vous et moi, nous méritions de monter au Ciel." Eloi y fonde alors un monastère, avant d'être nommé évêque de Noyon en 641. Sa devise épiscopale est la continuité de son humble vie. Il meurt en 659.

Fêté le 1° décembre.

Saint Eloi de Noyon

Saint Didier

Evêque de Vienne en 595, Didier, rempli de zèle s'élève contre les moeurs dépravées de la cour de France. Brunehaut, alors souveraine sous le nom de ses deux petits-fils Théodebert, roi d'Austrasie, et Thierry, roi de Bourgogne, n'apprécie pas cet évêque qui se permet de critiquer la cour. Alors que Didier est soutenu par le pape saint Grégoire le Grand, la reine convoque le concile à Chalon-en-Bourgogne, où elle fait témoigner une femme qui se plaint d'avoir été violée par Didier en présence d'un témoin, domestique à la cour royale. Didier est alors exilé sur ce faux témoignage. Trois ans plus tard, vers 606, la reine est troublée, car la femme et le témoin meurent de façon inexpliquée. Prise de peur, elle préfère rappeler Didier. Mais il continue de prêcher sur la dépravation morale de la cour. Un sermon que Brunehaut entend sur la chasteté la rend folle : elle convoque trois hommes, à qui elle donne l'ordre d'attendre Didier sur la route et de le tuer. Le saint évêque reçoit la couronne du martyre, près de Lyon, vers 612.

Fêté le 23 mai

Martyre de Saint Didier




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